22 septembre 2019
Notre 5è journée restera gravée dans nos mémoires jusqu’à la fin de notre vie. Nous sommes allés à la Grand Muraille de Chine avec un groupe (en anglais). Le bus partait non loin de notre appartement autour de midi, on en avait pour 1h30 de trajet pour couvrir les 70km qui nous menaient à Mutianyu, où se trouve une des sections les mieux préservées. La muraille se situe sur la crête de la montagne (traduction littérale de Mutianyu) très pentue. La section s’étend sur 1.5km et compte 23 tours de guet.
Afin de conserver notre énergie (et celle des filles) pour la marche sur le mur, nous avons pris le téléphérique nous déposant à la tour 14. Ensuite, nous avons pris la direction de la tour 23, la section la plus haute et offrant les meilleures vues (mais la plus raide aussi). On était donc préparés mentalement à marcher 18 tours aller-retour pour être à la tour 14 avant 17h30, la dernière descente du téléphérique. Nous avions donc 3h30 devant nous. Le défi allait être non la distance mais le dénivelé…
De là-haut, la vue était imprenable et nous avions du mal à réaliser qu’on se tenait sur l’une des 7 merveilles du monde !
En commençant à se déplacer sur le mur, nous avons vite constaté que le sol n’était pas plat partout, avec parfois des marches très loooongues et parfois super hautes. Il était donc important de garder un œil au sol. On trouve des gouttières disposées de façon régulière (ils étaient déjà malins à l’époque), donc on décourage les filles de courir bien que les dénivelés soient parfois tentants…
La partie haute du mur, où on marche, est faite de briques noires et on trouve des créneaux et meurtrières tout du long des fortifications. Elle fait entre 4 et 5m de large et 7 à 8.5m de haut. La partie basse, verticale, du mur est faite de grosses roches soudées avec un ciment (granite et roche blanche dense) qui assure la résistance aux attaques barbares de l’époque.
Cassage de mythe : la Grande Muraille est en réalité un ensemble de fortifications qui ont commencé à émerger au 7è siècle avant J-C, puis poursuivi sous l’Empereur Qin entre 220 et 206 avant J-C. Les sections les plus connues de la muraille remontent à la dynastie des Ming (1368-1644). La muraille de Mutianyu avait été construite au 6è siècle, abandonnée puis reprise etconsolidée en 1569. Wikipedia documente bien l’information sur la muraille, une ressource à explorer si ça vous intéresse (vous avez de la chance, d'ou vous êtes vous avez accès, pas nous 😉)
Quand nous sommes arrivés à la tour 19 (encore 4 à parcourir), nous avons grimpé un escalier en métal rustique pour atteindre la suite des marches vers la tour 20.
La pente était extrêmement raide (l’angle des briques derrière Naema: c’est la pente!) au point que j’ai commencé à compter les marches afin de maintenir notre attention au sol.
Chaque avancée est importante et en faisant un pas après l’autre, on atteint toujours notre objectif (c’est ma philosophie dans la vie !)… Après avoir gravi 300 marches, Lana a déclaré forfait et je l’ai prise sur mon dos. Salah a pris mon sac à dos et on a continué l’ascension. On avait encore pas mal de route. Les dernières marches vers la tour 20 étaient en réalité comme un escalier, une montée continue et intense. (Quand nous sommes redescendus, nous devions les descendre une à une tellement c’était pentu).
Naema était proche de déclarer forfait à son tour mais on l’a encouragée à continuer (pas le choix on ne pouvait pas la porter 24kg supplémentaires !). Après 449 marches, nous sommes arrivés à la tour 20. Quel bel accomplissement ! À notre grande surprise, au-delà de la tour 20, aucun accès public n’est possible.
On avait donc fini et on s’était préparés pour bien plus. Les filles avaient super bien suivi, on était très fiers d’elles ! On pouvait faire une pause, manger, boire et prendre plein de photos ! Après 30 minutes, nous avons attaqué la redescente (escalier pentu comme discuté en haut, la dame devant nous flippait sévère en redescendant, comme prise de vertiges). On a pris notre temps, pu explorer les tours de guet qu’on avait juste traversé à l’aller.
À l’époque, les tours de guet avaient des gardes et devaient sans doute avoir une chambre de repos pour le personnel. On a vu cette tour rénovée avec un 2è étage au plancher de bois. Cela aurait pu facilement être un dortoir avec des échelles de corde pour rejoindre le rez-de-chaussée.
On a passé la tour 14 et avons poursuivi jusqu’à la tour 12. La pente recommençait à être accentuée (descendante mais on devait remonter après) donc on est remontés à la tour 13 et avons pris un sentier de rando pour rejoindre le téléphérique à la tour 14. Pendant la redescente (le « vol » comme disait Lana), on avait les yeux remplis d’étoiles et on essayait encore de réaliser ce qu’on venait de vivre.
Naema avait étudié la Chine avec Mme Steigelmann en 1è année/CP à Richmond Hill, et cette visite a pu mettre les choses en perspective. À l’école, les enfants avaient construit une muraille avec des briques en cartons et pouvoir apprécier l'originale grandeur nature avec ses propres yeux est une chance incroyable.
Après cet effort soutenu, nous avons rejoint le point de rencontre que notre guide nous avait indiqué. Les gens qui étaient dans notre bus arrivaient un à un. Les filles jouaient aux cartes pendant qu’on se reposait et papotait. On a rencontré Eva, une Polonaise travaillant en Grande Bretagne, qui commence son tour du monde de 5-6 mois en Chine comme nous. Elle se dirigeait ensuite vers le Tibet et nous avons réalisé qu’on sera à Hong Kong au même moment donc on se recroisera pour un café !
Le trajet de retour en bus fut un peu plus long à cause du trafic du dimanche soir (similaire au retour du chalet dans les Laurentides vers Montréal). Sans surprise, il y avait peu de bruit dans le bus car les gens se reposaient, à part les filles qui jouaient. On nous a déposés à 19h15 puis nous avons pris le chemin de notre appartement.
Quelle journée exceptionnelle !!
Bilan
6.2km, équivalent de 83 étages
Coralie
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