Du 22 au 27 Janvier 2020
Nous avons pris un bus de Kuala Lumpur, 2h30 en ligne droite sur l’autoroute, fingers in ze nose! Naema avait un peu la trouille et nous avions du Coca juste au cas où elle serait malade (ça a joué de support moral surtout après le dernier voyage en bus si difficile).
Vues du centre-ville avec la rivière qui traverse la ville
On avait réservé 2 nuits sur Jonker street, en plein centre et au cœur de Chinatown, stratégique – mais pas fait exprès – pour la nouvelle année chinoise 3 jours plus tard. Par contre, on a dû déménager dans une autre auberge le jour du Nouvel An (25 Janvier) parce-qu’il n’y avait plus de place dans la 1ère auberge.
La 2ème auberge (Old Town guesthouse) s’est révélée être beaucoup plus confortable avec une aire commune, une cuisine et des plus grands lits (vs. des lits superposés dans la 1ère). On était aussi plus loin du centre touristique. Ça nous allait très bien.
Honnêtement, la ville était tellement bondée que nous sommes devenus agoraphobes. Les rues sont étroites dans le vieux Melaka et elles étaient noires de monde au point qu’on devait marcher sur la route pour avancer, en évitant les voitures et 2-roues roulant et garés. C’était super pénible. Une fois qu’on a déménagé à l’autre auberge, on essayait d’éviter autant que possible le marché de nuit et Jonker st. En plus, la transmission du coronavirus commençait à prendre beaucoup d’ampleur dans les médias donc on voulait rester à distance des microbes. Quand on a cherché à acheter des masques chirurgicaux pour le bus vers Singapour et le vol pour l’Indonésie, toutes les pharmacies de Jonker st avaient été dévalisées. On a fini par en trouver dans un dépanneur indien du quartier de notre auberge.
On fuyait donc le côté trop bruyant, touristique et quétaine avec tous ces pédicabs transportant des touristes avec une sono abrutissante et décorés de Hello Kitty, Pokemon, Baby Shark (sérieux man ??!!), et qui clignotaient dans la nuit. Vous l’aurez compris : une horreur !
Ça ne colle pas au site UNESCO déclaré pour la ville en 2008, saluant l’histoire remontant au 13ème siècle avec le Sultanat Malais suivi des Européens (enfin bon maintenant avec le Brexit, peut-on encore parler d’Européens ? Désolée, elle était facile ;-))
Les prix étaient gonflés dans le centre mais nous avons trouvé des alternatives un peu à l’écart en dégustant de la bouffe fabuleuse pakistanaise (les MEILLEURS naans au monde, c’était comme manger un nuage de beurre), cantonaise (dim sum faits à la demande et poulet au riz gluant) et du sud de l’Inde (on pensait qu’on avait tout goûté jusqu’à ce qu’on découvre le riz sur feuille de bananier qui consiste en riz arrosé de sauce piquante accompagné de petites quantités de plein de plats différents, le tout servi sur une feuille de bananier).
On a trouvé des pasteis de nata à Melaka – on en avait vu en Chine, sans doute une influence venue de Macao, ancien comptoir portugais en Chine – et ils étaient magnifiquement bons. Les filles en raffolaient et en prenaient à tous les goûters. La présence de ces petits gâteaux portugais montre la profonde influence laissée par les Européens sur la ville malaise (voir histoire plus bas).
On a aussi goûté les tartes à l’ananas (apparemment spécialité préparée au nouvel an chinois) avec de la bonne pâte brisée. Ça c’était le goûter des grands (et Naema alternait entre les 2).
À Melaka, on a visité les vestiges de la colonie portugaise et hollandaise.
Bulle d’Histoire: En 1511, une flotte portugaise est arrivée sous le commandement d’Alfonso de Albuquerque. Ses hommes ont attaqué et défait les armées du Sultanat de Melaka. Agissant rapidement pour conserver sa victoire, Albuquerque fit construire une forteresse autour d’une colline naturelle proche de la mer, la colline St Paul. Il pensait que Melaka deviendrait un lien portuaire important pour le Portugal sur la Route des Épices en Chine. À cette époque, d’autres Portugais établissaient des comptoirs dans des villes comme Macao en Chine et Goa en Inde pour créer une série de ports alliés pour les bateaux allant vers la Chine des Ming et retournant au Portugal. Credit : Wikipedia
Porta de Santiago
A Famosa, ancienne forteresse portugaise, figure parmi les plus vieux vestiges européens en Asie du Sud-Est. La porte de Santiago, ancienne tour de garde, est la dernière structure d’origine encore debout.
Bulle d’Histoire : Au départ la forteresse consistait en longs remparts et 4 tours principales. Le village était inscrit à l’intérieur mais à mesure que la population a augmenté, elle a débordé à l’extérieur de la forteresse et des extensions ont dû être ajoutées en 1586.
Le fort a changé de mains en 1641 quand les Hollandais ont viré les Portugais et qu’ils ont rénové la porte en 1670.
Le fort a encore changé de mains à la fin du 18ème siècle quand les Hollandais l’ont transféré aux Anglais pour ne pas voir la ville tomber aux mains d’un Napoléon en quête d’expansion. Les Anglais ont ordonné la destruction de la forteresse en 1806 (la raison n’est toujours pas claire pour nous). Le fort aurait été entièrement démoli sans l’intervention de Sir Stamford Raffles, le fondateur du Singapour moderne, qui fut envoyé en convalescence de Penang à Melaka en 1807. Credit: Wikipedia
Église St Paul
Construite en 1521 par les Portugais au sommet de la colline St Paul, c’est la plus ancienne église de Malaisie et d’Asie du Sud-Est.
Christ Church
En 1741, l’église St Paul vieillissante, les Hollandais démarrèrent la construction d’une nouvelle église qui serait renommée Église du Christ sous les Anglais en 1838.
À l’origine peinte en blanc, l’église et le Stadthuys furent peints en rouge en 1911 et cette couleur distinctive reste encore aujourd’hui le symbole les bâtiments datant de l’ère coloniale hollandaise.
Bulle d'Histoire: La conquête de Malacca par les Hollandais vit le catholicisme proscrit et la conversion des églises existantes en églises réformées néerlandaises.
Construit en 1650 par les Hollandais comme maison du Gouverneur et son adjoint, c’est aujourd’hui le musée d’Histoire et d’Ethnographie. Parmi les collections du musée, on peut voir les différents costumes traditionnels et des objets illustrant l’histoire de la ville.
Melaka est une ville surprenante tellement elle est riche en histoire. Tout a commencé avec le Sultanat de Melaka suivi par un fort intérêt stratégique de la part des Européens (Portugais, Hollandais, Anglais) pour le commerce des épices. Pendant la 2nde guerre mondiale, la ville est passée aux mains des Japonais et comme bien des pays en Asie du Sud-Est, la péninsule malaise est sortie du statut de colonie après la guerre pour devenir l’Union Malaise et la Malaisie par la suite.
Un gros mélange de cultures malaise, chinoise, indienne et portugaise dans les costumes traditionnels
Magasinage
Avec tous les centres commerciaux de Melaka, on a pu renouveler les affaires des filles notamment des chaussures ouvertes confortables et des habits. On a laissé les affaires trop petites à la 2ème auberge car le propriétaire récupère les affaires oubliées et les donne tous les 3 mois à des orphelinats et associations.
Visite à l’hôpital 😱
Le 1er jour, j’ai été à l’hôpital de Melaka pour voir le spécialiste en orthopédie à qui j’avais été référée. Malheureusement, le médecin était en congé mais j’ai réussi à voir un de ses collègues en 15 minutes et à être envoyée faire une IRM comme prévu. Le diagnostic préliminaire de Kuala Lumpur fut confirmé : déchirure du ménisque au genou droit. Mais la bonne nouvelle c’est que la déchirure est située dans une zone qui guérit bien toute seule sous 3 mois et les ligaments sont indemnes. Wouhou !! Bon la mauvaise nouvelle c’est qu’on venait juste de faire 3 jours de randonnée à Tanah Rata, ce qui n’est pas recommandé du tout dans mon cas mais… c’est la vie ! Je dois rester tranquille pendant encore 6 semaines environ et je devrais être correct (parce-que oui je me suis baladée pendant 6 semaines déjà avec une déchirure sans le savoir).
Melaka était aigre-doux pour nous. Aigre car c’était vraiment trop touristique mais aussi à cause de la menace du coronavirus qui planait. Doux car on a beaucoup aimé notre 2ème auberge et nos hôtes qui étaient si gentils et accueillants. Chua nous a bien briefés sur les étapes pour passer la frontière vers Singapour et heureusement parce-que malgré ça, on a trouvé ça super mal foutu.
Dans la même auberge, on a également rencontré une couple retraité français, Martine et Alain, que nous reverrons à Bali. Ils voyagent pendant 2 mois en Malaise et Indonésie.
On a aussi rencontré un couple français, Flo et Mathilde, qui voyage sur une période indéterminée. On était sûrs de les avoir croisés à Luang Prabang au Laos. Flo est tellement grand qu’il ne passe pas inaperçu. On a discuté avec eux et leurs parents dans un restaurant indien et on se suit maintenant sur Instagram.
Melaka fut notre dernière étape en Malaisie, des découvertes incroyables dans un pays qu’on ne pensait pas visiter mais qu’on a tellement aimé ! C’est sûr, on reviendra !
Coralie
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