top of page
Photo du rédacteurCoralie & Salah

Penang, l’inattendue

Dernière mise à jour : 27 juil. 2021

Du 7 au 15 Janvier 2020


Partis de Hat Yai en Thaïlande vers 7h30 avec un premier train, nous passons la frontière 1h plus tard et reprenons un train dans la foulée, direction Georgetown sur l’île de Penang en Malaisie.

Notre plan était de prendre un avion dans les 2 jours direction Yogyakarta sur l’île de Java en Indonésie. Les billets sont moins chers depuis Penang que depuis Krabi où nous avons terminé notre séjour en Thaïlande et c’est moins long que de remonter vers Bangkok.

Mais voilà, on galère… On a essayé d’acheter les billets en ligne mais la compagnie low cost (City Link) n’accepte pas les cartes de crédit étrangères et il n’y a aucune agence en ville. On se rabat sur Air Asia mais ça implique de partir depuis Kuala Lumpur ou Singapour et donc de traverser toute la péninsule en quelques jours (Penang est située au Nord-Ouest).

En attendant, on passe une première journée, soirée et nuit dans notre auberge à Georgetown, située dans le quartier Little India. On se balade dans le quartier, au bord de la mer et on dîne dans un très bon restaurant végétarien indien.


Cette soirée-là, on se fait la réflexion que le but de notre voyage n’est ni de compliquer les choses, ni de faire une course contre la montre et peut-être de prendre un peu plus le temps de voyager et de traverser un pays. Et puis, ce qu’on recherche en Indonésie se trouve peut-être déjà là. La ville est agréable, de taille moyenne et plutôt jolie. On se renseigne un peu plus sur la Malaisie (chose que nous n’avions pas vraiment fait avant vu que ce n’était pas dans nos plans) et trouvons quelques coins qui semblent prometteurs comme les montagnes des Cameron Highlands (Tanah Rata), la vieille ville de Malacca et…. Penang où nous sommes déjà. Et à priori, la météo est plus clémente ici que sur l’ile de Java qui est en pleine saison des pluies (d’ailleurs Jakarta a été inondée à peine 2 semaines plus tôt).


Notre itinéraire en Malaise: depuis Georgetown vers Singapour


On décide donc de passer 3 semaines en Malaisie et de nous diriger vers Singapour pour prendre un vol direction Bali (on ne fera dons pas l’ile de Java cette fois). Pour l’instant on ne sait pas encore combien de temps on restera à Penang, ni dans les autres villes d’ailleurs, on fera au feeling.


Ce soir-là, on apprend aussi via Instagram que nos amis Amelle et Mehdi rencontrés un mois plus tôt lors de notre passage à la frontière Laos-Thaïlande sont sur place. Rendez-vous est pris avec eux le lendemain.

On déjeune ensemble dans une bonne pizzeria (ça commençait à manquer à tout le monde) et puis on se balade dans la ville qui se révèle très agréable avec une très belle architecture qui date de la colonisation anglaise, un mélange culturel malais, chinois et indien, et a un cachet particulier avec les graffitis qu’on retrouve partout dans la ville.

Amelle et Mehdi nous font visiter leur auberge, située à quelques blocs de chez nous, dans un coin un peu plus central. La chambre familiale est très spacieuse et disponible, et le café au rez-de-chaussée finissent de nous convaincre de réserver 2 nuits de plus ici.

Pas très local mais ça fait du bien


Les jours suivants, on tombe littéralement sous le charme de cette ville. À tel point qu’on restera 8 jours ici. Pour son ambiance, son architecture, son côté artistique et sa gastronomie locale, son côté décontracté et le fait qu’on s’est sentis un peu chez nous ici l’espace d’une semaine.


Bulle d’histoire :

L’île de Penang est située dans le détroit de Malacca et a, de tout temps, été une étape importante du commerce mondial.

Dès le 1er siècle, des marchands indiens transitaient par la péninsule malaise pour le commerce d’épices, d’herbes et d’or. Ils y ont introduit leurs religions, bouddhisme et hindouisme. Elle fut alors rattachée à l’État de Kedah, un important centre de commerce indien.

Au 9ème siècle, des commerçants musulmans, indiens et arabes sont arrivés pour échanger avec l’Asie du Sud-Est. Contrairement aux hindous et bouddhistes indiens, les musulmans ont participé à l’islamisation de la région.

À leur tour, les Chinois ont découvert Penang au 15ème siècle. Ils étaient plus intéressés par les produits et les matériaux de l’île et ont apporté en échange de nouvelles techniques (poteries par exemple).

C’est aussi à cette époque que les Européens se sont intéressés à l’île dans leur conquête de l’Orient pour ses épices. Les premiers furent les Portugais. En gardant secrètes les cartes, les Portugais avaient le monopole en Asie du Sud-Est. En 1595, les Hollandais sont arrivés, suivis peu après par les Britanniques.

En 1786 la ville de Georgetown fut fondée par le capitaine Francis Light au nom de la Compagnie anglaise des Indes orientales au moment où celle-ci prit le contrôle de l'île qui lui fut cédée par le sultan de Kedah. Light baptisa la capitale de la nouvelle colonie en l'honneur du roi George III.


Toute cette histoire fait la richesse culturelle de Penang et Georgetown. C’est un véritable melting pot de différentes cultures. Les communautés malaises, indiennes, chinoises y cohabitent dans un décor colonial anglais. D'ailleurs, la rue Jl Masjid Kapitan Keling, surnommée "rue de l’Harmonie" regroupe les batiments religieux des 4 principales religions de la ville: le Temple Boudhiste Kuan Yin Teng, le Temple Hindou Sri Mariamman, la Mosquée Kapitan et l'Église St George.

De plus, la ville a été inscrite à l’Unesco en 2008 ce qui permet de contrôler les constructions et ainsi préserver ce patrimoine.


Notre rythme de vie à Penang fut très relax. Matinées à l’auberge pour faire un peu d’école, rattraper notre retard sur le blog et puis balades tranquilles dans l’après-midi. L’après-midi, le temps était super chaud et le soleil tapait, en plus on était vraiment central donc on pouvait rentrer se poser avant de ressortir dîner.


Street Art

Il y en a tellement que tout montrer ou même tout voir est une tâche impossible. L’office du tourisme et les auberges mettent à disposition des guides répertoriant les plus connus. Nous sommes tombés sur une allée pleine de dizaines, voire centaines de superbes graffitis. Nous avons rencontré un jeune Américain du Colorado qui terminait son œuvre. Il nous a expliqué que le café voisin (The China House) mettait cet espace à disposition et fournissait même la peinture à toute personne qui voulait peindre (l’artiste n’a juste qu’à expliquer son projet au préalable).


Visite du jardin d’épices tropicaux

Situé à environ 1h de bus de la ville, ce jardin est une petite merveille. Nous avons appris beaucoup sur les épices et herbes locales (cardamome, coriandre, curry, girofle, citronnelle), reconnaître les plants, mais aussi leurs rôles dans l’histoire de la région et leur utilisation dans la gastronomie ou la médecine.


Gastronomie.

Depuis le début de notre voyage, Georgetown est peut-être la ville qui nous aura le plus marquée pour sa gastronomie, sûrement grâce à sa diversité.

Encore une fois, l’office du tourisme fournit un guide qui montre les plats typiques et en explique l’origine. Il fournit une liste exhaustive de bonnes adresses (à prix raisonnable) pour goûter tout ça. Il y en a pour tous les goûts, que ce soit d’inspiration chinoise, indienne, arabe, ou malaise.

Nous avions la chance d’avoir un très bon choix de street food dans une rue proche de notre auberge. Nous y étions presque tous les soirs pour dîner.

Notre plat préféré : le Laksa, une délicieuse soupe de poissons servie avec des nouilles. Les filles ont adoré les falafels d’un petit stand tenu par un Syrien.

Voilà quelques échantillons. Malheureusement, on ne peut pas vous transmettre les saveurs… Venez goûter, vous ne serez pas déçus !

En parlant de bouffe, nous sommes tombés sur une pâtisserie française tenue par une sino-malaise qui a étudié à Paris au Cordon Bleu et travaillé au Shangri-La. Ses pâtisseries et viennoiseries sont divines ! Sûrement les meilleures de notre voyage et de quoi largement concurrencer les pâtisseries françaises. Nous y sommes revenus 3 fois…



Les quais « Clan jetties », les villages chinois flottants

Situés sur des pontons, ces villages flottants datent du 19ème siècle quand les immigrants chinois arrivaient en Malaisie. Ils se sont regroupés en clans pour mieux s’organiser et s’entraider dans ce nouvel environnement.

Juste à côté se trouve un regroupement de restaurants de toutes sortes. On pouvait y trouver n’importe quel type de cuisine asiatique (thai, chinoise, indienne, malaise, vietnamienne) ou occidentale. Je me suis fait plaisir en mangeant un bun thit vietnamien (salade de nouilles froides avec viande barbecue) que j’avais adoré au Vietnam.



Penang House of Music /Le musée de la musique

Située dans un centre commercial un peu quelconque, ce petit musée fut une belle découverte. Il faut savoir que Penang, de par son métissage culturel a depuis longtemps eut une scène musicale assez bouillonnante et diversifiée : le Boria qui vient du nord de l’Inde, le Dondang Sayang et le Ronggeng de la communauté Baba-Nyonya (migrants chinois) ou encore le Bangsawan qui mêle musique occidentale aux précédentes.

Naema, Lana et moi y avons passé un bon moment et avons eu droit à une visite guidée privée très instructive. Nous avons pu voir des instruments traditionnels comme le guzhen chinois.

Il y a beaucoup d’instruments et objets exposés mais ce qui rend ce musée encore plus sympa c’est son côté interactif. Les filles et moi avons pu nous essayer aux marionnettes, à certains instruments et percussions et nous amuser avec une console de radio ou jouer de plusieurs instruments comme batteries, guitares, piano, harmonium, xylophone. Lana a adoré la batterie et en reparle encore. Naema a aussi bien aimé mais a aussi aimé jouer de l’harmonium (pour ceux qui ne connaissent pas, c’est comme un mélange de clavier et d’accordéon)


Sûrement un de nos plus gros coups de cœur depuis le début du voyage, Penang est paradoxalement le lieu qu’on avait le moins planifié, voire pas planifié du tout. Arrivés pour 2 jours, nous aurons passé 8 jours magnifiques ici, prolongeant notre séjour au jour le jour (renvoyant un message tous les 2 jours à notre hôte pour lui demander si c’était toujours dispo). On partira de là bien reposés et prêts à attaquer les randonnées dans la jungle des Cameron Highlands.


Salah

38 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Commentaires


bottom of page