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Photo du rédacteurCoralie & Salah

Quand la vie nous ramena à Montréal

Dernière mise à jour : 30 juil. 2021

14 juillet 2021


Un an déjà. Sérieux? Et oui! Un an qu’on a pris le vol Nouméa-Toulouse le 14 juillet 2020 qui mettait fin à notre voyage autour du monde.

C’est comme si c’était hier pourtant… tous ces souvenirs qui gravitent autour de nous et qu’on se remémore par des photos ou des anecdotes.

L’année suivant le voyage fut houleuse. Elle l’a été pour nous tous avec le covid et tout ce qui en a découlé. Mais l’incertitude de trouver du boulot en aéronautique, une industrie très impactée, a légèrement compliqué l’équation dans notre cas.


Nous avions quitté la Calédonie où ne circulait pas le virus et où la vie normale avant covid avait repris. Nous sommes arrivés en France qui luttait contre le covid. Nous avons très rapidement pris la mesure de ce que les gens avaient vécu et vivaient encore au quotidien. Les masques, la distanciation sociale, la peur. Peur de contaminer ceux qu’on aime si on baissait la garde.


Pendant l’été, nous nous sommes ajustés à notre nouvelle réalité, nous avons ouvert quelques cartons et nous sommes préparés à vivre en France. Après tout, notre plan initial était de trouver du boulot en France, ce qui dicterait l’endroit où nous nous installerions pour commencer notre nouvelle vie avec une nouvelle école, de nouveaux amis…

Nous avons aussi profité de la famille que nous n’avions pas vue pendant presque un an, de quelques amis – même assisté à un magnifique mariage dans le Tarn – mais la crise sanitaire nous a empêchés de voir une bonne partie de nos amis. Comme nous vivions avec mes beaux-parents, qu’ils font partie de la population vulnérable et qu’en plus mon beau-père travaillait toujours comme médecin dans un EHPAD, Salah et moi prenions toutes nos précautions et limitions les interactions sociales au minimum.



Puis Septembre est arrivé. Naema et Lana ont commencé l’école en CM1 et Grande Section. Salah et moi avons commencé à chercher du boulot plus sérieusement. Notre enthousiasme était au max, nous étions super confiants de trouver quelque chose. On s’est inscrits dans les agences pour l’emploi pour maximiser nos chances – adapter nos CV au format français, comprendre ce que recherchent les recruteurs, construire notre réseau. On a tous les 2 eu des entretiens en Septembre mais rien de concluant. Puis rien, nada, que dalle jusqu’à Novembre… d‘autre entretiens, encore rien. En Novembre, notre enthousiasme et la confiance de trouver quelque chose étaient un peu érodées.

Nous n’avions aucun revenu, pas de maison à nous et le plus dur dans tout ça, c’est que nous n’avions aucune idée de quand tout cela changerait… nous devions revoir notre stratégie. Bien que nous avions étendu nos recherches à l’Europe, nous commencions à considérer Montréal. Nous avons envoyé quelques CV pour voir et j’ai eu des entretiens rapidement. L’Amérique du Nord est une terre d’opportunités et sort beaucoup plus vite des crises que la Vieille Europe. Mais sans offre ni contrat, aurions-nous l’audace de traverser l’Atlantique basé sur des espoirs? Le status quo n’était pas envisageable pour nous donc OUI! Début Décembre, nous avons donc commencé à planifier le dernier voyage autour du monde qui nous ramènerait à notre point de départ – l’Amérique du Nord que nous avions quittée en Août 2019. Que la vie est drôle parfois!


Ne vous méprenez pas, nous étions en constante remise en question et dormions très mal. Est-ce qu’on partait trop tôt, et si une opportunité se concrétisait en France? Et si ça ne marchait pas là-bas? Était-on des parents inconscients pour entraîner nos filles dans un n-ième gros bouleversement? Est-ce que les filles s’ajusteraient? Pour être honnête, hors covid, nous aurions sans doute laissé les filles en France le temps de trouver quelque chose à Montréal. Mais en temps de covid, avec toute l’incertitude des frontières qui pouvaient fermer, le climat anxiogène, les confinements à répétition partout, le stress de voyager pour mes beaux-parents, ç’aurait été traumatisant d’être séparés des filles. En plus, nous venions juste de vivre 1 an et demi ensemble non-stop… Donc même si l’idée semblait folle, tant pis c’était tous les 4 ou pas du tout. À une seule condition par contre : pas de changement jusqu’à la fin de l’année scolaire! Et c’est ainsi qu’on a pris la décision – la famille partirait à Montréal le 8 janvier.


D’ici à ce qu’on soit assis dans l’avion, une tonne de choses devaient être réglées comme trouver un déménageur disponible (pour nos cartons qui sont restés fermés pour la plupart), trouver un appartement à Montréal (pour y rester les 6 prochains mois) – pause – trouver des affaires d’hiver pour les filles, continuer de chercher du travail et passer des entretiens en France et à Montréal – on va y arriver! – annoncer notre départ aux filles (elles étaient ravies! oufff), voir la famille et les amis, fêter Noël, apprécier encore un peu la bonne bouffe française et entrer en 2021 sans aucune idée de ce que la vie nous réservait… mais se sentant confiant. Un sage a dit « La vie c’est comme une boîte de chocolats… on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » lol


À peine arrivés à Montréal, on se sentait de retour à la maison, c’était extraordinaire comme sensation. Nous avons eu 2 semaines de quarantaine qui nous ont permis de trouver nos marques. Et la vie nous a confirmé assez rapidement que nous avions pris la bonne décision.

Après 1 semaine, Salah a trouvé du boulot et commençait début février.

Nos amis nous ont témoignés beaucoup de générosité et de support par leurs visites, en nous dépannant avec de la nourriture, des vêtements chauds, des livres et des jeux pour les filles, même une voiture sans compter l’appui de nos candidatures! Quel réconfort de voir des visages familiers sur le seuil de la porte! Inoubliable souvenir. Ceci permettait aussi aux filles de réaliser que nous étions en terra cognita et que des amis les attendaient pour jouer dès la quarantaine finie.

Nous avons fini notre quarantaine un jeudi soir. Vendredi 9h, nous inscrivions les filles à l’école du quartier. Lundi 25 janvier, les filles commençaient l’école en 4è année et Maternelle et se sont vite intégrées. Naema arrivait en période de contrôles et a super bien géré. Lana s’est fait des amis très vite. Après 1 semaine, elles étaient dans le rythme, comme si elles avaient toujours été là. Grâce aux filles, nous avons rapidement rencontré un super groupe de parents avec qui nous faisons des sorties régulièrement.

Tous ces éléments venaient nous conforter dans notre décision, nous étions au bon endroit. Finalement, on n’était peut-être pas si fous!


Salah a commencé à travailler début février dans son ancienne boîte qu’il a quittée en 2015. Une autre boucle bouclée! Mais un autre plan se dessinait…

Pendant ce temps, j’étais à la maison à envoyer moultes candidatures – sans aucun retour encore des premiers entretiens que j’avais passés en décembre. J’aurai envoyé 76 CV pendant ma recherche, un record que je ne souhaite pas battre.

Fin février, Salah a eu un poste en management chez Airbus correspondant plus à ses aspirations, il a donc accepté. Il commençait le 15 mars.

Mars marqua la fin de l’attente pour moi aussi. Après 3 mois, Bombardier m’a (enfin!) envoyé une offre et je commençais le 22 mars. Boucle bouclée pour moi aussi, puisque je revenais dans la boîte que j’avais quittée en 2015.


Le temps a passé. Cela fait déjà 6 mois que nous sommes à Montréal. Le vert a remplacé le blanc dehors. Nos cartons sont arrivés. Nous nous sommes adaptés tous les 4 à la routine boulot/école. Nous travaillons de la maison, ce qui a aidé avec la reprise, et surtout apprécions chaque minute de cette nouvelle vie professionnelle qui s’est fait tant désirer. On a même eu le temps d'une escapade pour découvrir un coin du Québec en famille.


On est le 14 juillet 2021, la Fête Nationale bien sûr, mais comme je le disais au début… cela fait 1 an qu’on est rentrés du voyage qui nous emmena autour du monde à la découverte des autres mais également de nous-même.

Non seulement le voyage nous a soudés, mais il était en quelque sorte une préparation à ce qui nous attendait au retour sous forme de résilience, confiance et équilibre familial.


Prenez soin de vous.


Coralie

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1 Comment


pgrv
Sep 23, 2021

Je lis avec beaucoup de retard ce magnifique texte quasi philosophique qui évoque de nombreux sentiments et qui réchauffe le cœur

Patrick Gervais

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