Retour au port d'attache

14 juillet 2020

Toute bonne chose a une fin!

Bien que nous étions particulièrement bien installés à Nouméa, nous avons dû prendre une décision début Juillet. Nous ne pouvions pas rester dans l’appartement de mon amie indéfiniment, et nous avons décidé d’attendre que Tahiti réouvre mi-Juillet pour y passer avant de rentrer en France par l’Amérique du Nord (comme prévu dans nos billets TDM).

Malheureusement, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a suspendu tous les vols commerciaux jusqu’au 31 juillet 2020 en ne faisant aucune exception même pour Tahiti bien que ces derniers rouvraient aux États-Unis le 15 juillet, en annulant la quarantaine à l’arrivée. Inconscience. Qui sait ce que le gouvernement calédonien déciderait après le 31 juillet? Nous ne voulions pas risquer une prolongation du status quo… (ce qui fut le cas a posteriori)

Au même moment, Qantas, la compagnie avec qui nous avions acheté les billets TDM, annonçait qu’ils suspendaient leurs vols internationaux jusqu’au 31 octobre.

C’était un signe et nous avons décidé d’annuler nos billets TDM (on devrait recevoir un remboursement partiel) et acheter un retour plus direct vers la France via Tokyo avec Air France, départ le 14 juillet 2020. Symbolique? Pas vraiment fait exprès…

Une fois que nous avons pris la décision, nous avons preparé notre départ, en s’habituant à l’idée que la fin de notre voyage approchait.

Aéroport de Tontouta à 40km au nord de Nouméa

Le retour a plutôt bien été, sachant qu’on a porté un masque pendant 30 heures non-stop!

Sur le vol de nuit Nouméa-Tokyo de 8 heures, on a tous dormi! À Tokyo, tous les magasins étaient fermés dans l’aéroport qui était désert. Ensuite, le vol Tokyo-Paris durait 12h30 et on a rentabilisé la TV (Merci l’IFE!!). Puis aucune attente au contrôle des passeports et scan à l'aéroport de Paris qui était bien vide aussi.

Enfin ce fut la libération quand nous sommes sortis du terminal de Toulouse et avons pu enlever nos masques! Heureusement, les filles n’étaient pas obligées d’en porter mais les ont portés plus longtemps que ce qu’on pensait.

Masques artisanaux pour le vol Nouméa-Tokyo

Konichiwa de Tokyo

Masques chirurgicaux obligatoires sur Air France

Le père de Salah nous a récupérés à l’aéroport de Toulouse où il nous avait accompagnés 302 jours plus tôt, au début de cette folle aventure. Un air de déjà vu … enfin presque!

À l’arrivée, nous devions réapprendre la distanciation sociale (pas d’embrassades après 10 mois d’absence, dur dur!), le port du masque en lieux fermés, le gel hydroalcoolique omniprésent, et la méfiance… qu’à Nouméa, nous n’avons connu que très peu après le déconfinement le 24 avril, étant donné que le virus n’a pas circulé. Là-bas, la vie d’avant avait largement repris son cours.

En France, c’est une autre histoire et cela nous a sauté aux yeux dès qu’on a débarqué.

Départ le 16 septembre 2019, retour le 14 juillet 2020

Comme vous pouvez vous imaginer, après un si long voyage, nous étions crevés et avions besoin d’une bonne douche.

2 semaines plus tard, nos corps avaient enfin récupéré du décalage horaire de 9h avec Nouméa et nous étions revenus à une normale.

Nous sommes ravis d’avoir pu voyager comme on avait prévu cette année, en passant du temps de qualité en famille, en voyageant tranquillement, en découvrant autant sur les pays que sur nous-même, et en se “sentant à l’aise avec l’inconnu” (c’était le mantra de Coralie).

Au cours des 10 derniers mois, nous avons visité 11 pays et passé

4 mois en Nouvelle-Calédonie

1 mois en Chine, au Vietnam et en Thaïlande

3 semaines au Laos, en Malaisie, Indonésie et Nouvelle-Zélande

5 jours à Honk Kong

3 jours à Singapour et Sydney

Le voyage nous a appris à gérer le stress comme quand une vieille Pékinoise a failli kidnapper Lana quelques jours après avoir commencé le voyage (sans l’alerte de Naema, elle aurait véritablement disparu) ou quand Salah a perdu Naema à Ubud en plein milieu d’un orage.

Nous avons appris à nous surpasser comme quand nous devions gérer les filles, amorphes, pendant 7 jours, alors que nous luttions contre la dengue à Bali ou encore lorsque nous enseignions en CE2 et moyenne section à nos filles en français et en anglais.

Le voyage nous a permis de renforcer nos liens tous les 4, en étant 24h/24, 7j/7 ensemble. On a aimé voir les filles s'épanouir pendant ce voyage.

Nous avons approfondi notre attachement à la famille en Calédonie. Salah et les filles ont appris à connaître plus en détails l’île et sa culture, et Coralie était ravie de jouer la guide à travers ce pélerinage.

Nous avons aussi appris sur notre histoire familiale en Chine, au Vietnam et en Nouvelle-Calédonie. C’était génial!

Le voyage a ouvert nos horizons au fil des gens, personnalités et atmosphères qui ont fait notre voyage. Par exemple, l’arrestation en civil de ce quadragénaire chinois à Guangzhou (opposant politique ou vrai criminel?), cette jeune femme venant vendre des jus aux touristes sur le marché de Luang Prabang tous les jours avec ses 2 petites filles, ou encore ce joyeux bordel puant et bruyant que nous avons adoré à Saïgon!

Nous avons appris à adapter rapidement nos références en arrivant dans un nouveau pays, comme apprendre quelques mots dans la langue locale ou se faire à la nouvelle monnaie et au taux de change pour 1 USD variant de 25 000 à 1,4 dans les pays visités. On a été millionnaires au Vietnam, Laos et en Indonésie, mais on a su garder les pieds sur terre😃

Les filles aussi ont appris quelques mots et communiqué avec les locaux. Par contre, elles ne se sont jamais habituées à ce qu’on leur touche les cheveux ou la peau et à ce qu’on les photographie. Elles ont apprécié se fondre dans la masse en NZ.

Elles ont appris énormément cette année et pas juste en classe évidemment. Naema aime toujours autant lire. Après Harry Potter et Narnia, elle a lu 2 séries sur la mythologie grecque pour enfants (Merci Léna pour la recommendation!). Lana lit en anglais et peut énumérer tous les pays qu’on a visités.

Elles savent dire Bonjour et Merci en 10 langues et ont acquis une ouverture d’esprit sur des cultures complètement différentes.

Le fait de parler anglais leur a bien servi quand on a visité les musées et été au cinéma au Vietnam et en Thaïlande. Quelle chance de commencer dans la vie en parlant 2 langues!

Les filles n’ont jamais râlé même après avoir tourné 2h à Xi’an pour chercher notre appart (merdique), marché 18km en montagne à Kunming, visité des centaines de wats (temples), ou s’être réveillées à 4h30 pour le tak bat à Luang Prabang. Elles étaient adorables quand nous étions des zombies pendant la dengue à Ubud!

Elles ont également aimé manger local tout au long du voyage, tout comme nous! La gastronomie indonésienne était un peu trop épicée pour Lana mais c’est tout!

Les filles sont des globetrotters en herbe… On est très fiers qu’elles nous aient suivi dans cette folle aventure.

Bien sûr, on n’aura pas fait Tahiti, l’île de Pâques ou l’Amérique du Sud comme c'était prévu,  mais on se les garde pour une prochaine fois.

On revient plein de souvenirs, d’anecdotes et prêts à remettre ça. Mais une autre aventure nous attend: se réinstaller en France après 12 ans à l’étranger!

Nous vivons présentement chez les parents de Salah au sud de Toulouse, dans un village de 1200 habitants. Les filles y sont inscrites à l’école qui commence le 1er septembre. Mis à part tous les rdv administratifs pour revenir dans le système, Salah et moi avons entamé nos recherches d’emploi. Quel meilleur moment qu’avec cette crise du Covid19, vous me direz? Eh oui… mais impossible n’est pas dans notre vocabulaire. Nous gardons une attitude positive et restons à l’affût d’opportunités.

Août est un mois lent (pour ne pas dire mort) en France donc il n’y a pas grand chose qui se passe de toute façon. L'automne sera critique pour nous.

Merci de nous avoir suivis et lus pendant ce voyage. Nous avons apprécié partager nos aventures avec vous autant que lire vos emails de nouvelles et d'encouragements.

On reste en contact, à une prochaine!

Les Elsankari