Du 30 janvier au 15 février 2020
On est arrivés tard à Bali le 29 janvier et nous sommes directement allés à notre hôtel à Kuta à pied en sortant de l’avion.
Mehdi et Amelle avaient un vol plus tard en provenance de Kuala Lumpur et ont dormi au même hôtel que nous. On était très contents de les retrouver le lendemain matin.
Le 30, nous 6 avons pris un taxi Grab vers Ubud – 24km, 1h30 de route à cause des routes sinueuses, étroites et aux conducteurs fous.
À Ubud, on avait 3 nuits réservées dans une auberge sans fenêtre encore (mais une moustiquaire et pas de singes 😉) donc quand même bruyante et sans aire commune. On avait une terrasse privée mais ne devions pas faire de bruit pour les filles donc on allait dans l’allée pour travailler sur le blog et on s’est beaucoup fait piquer par les moustiques. C’est sûrement là qu’on a été infectés.
Notre 1ère sortie dans Ubud était pour trouver une carte SIM sur une des rues les plus achalandées de la ville. On était avec Mehdi et Amelle et avons unanimement détesté l’expérience – trop de monde, de bruit, de touristes, trottoirs étroits et pas entretenus, et on se faisait harceler 10 fois par minute par les taxis locaux. On a donc évité cette rue au maximum après ça mais nous logions très proche.
Le 31 janvier c’était mon anniversaire. Vous m’avez cernée maintenant et savez que j’allais trouver une pâtisserie pour l’occasion. L’après-midi, Mehdi, Amelle et nous 4 sommes allés chez Caramel. On a testé les gâteaux au chocolat et fruit de la passion et ils étaient super bons ! C’était vraiment chouette d’être de retour dans l’hémisphère sud, où je suis née, et en si bonne compagnie pour fêter ça !
Le lendemain, on a visité les rizières en terrasses Tegallalang – magnifiques, très pentues, au vert tendre superbe, très connues pour les balançoires et les décors pour photo postés un peu partout (en supplément).
On a eu une dégustation de café (pas voulu tenter le café de Luwak fait avec les crottes de l’animal) mais j’ai lu en ligne des revues de gens qui ont acheté du café en souvenir, qui s’est révélé être juste un mélange de café au lait aromatisé en poudre et passé date. Et des arnaques comme ça, il y en a pas mal à Bali.
La bande est allée marcher dans les champs mais moi, à cause du genou, je suis restée à l’entrée.
Au retour, un orage a éclaté mais on a pu trouver un chauffeur et rentrer à Ubud (Grab n’existe pas là-bas malheureusement, leurs chauffeurs se font apparemment tabasser par les chauffeurs locaux).
Rizières, café et luwak
On a également visité des temples à Ubud et vu un spectacle de danse Legong au palais d’Ubud – Naema vous en dira plus.
Temples à Ubud
Spectacle de danse Legong
Bulle de Culture: Bali est hindoue dans une Indonésie plutôt musulmane. En réalité, la religion de Bali est un mix d'hindouisme et d'animisme. Les temps regorgent de sculptures en pierre hyper détaillées d'animaux, de formes humaines et de végétation. Des offrandes sont préparées chaque matin et déposées un peu partout: sur les trottoirs, dans les temples à l'intérieur des cours de maisons, sur les arbres.
Le calendrier balinais compte 210 jours et de nombreuses fêtes religieuses comme le Nyegi, le jour du silence (le 25 mars 2020 mais ça change chaque année). Ce jour-là, personne n'est autorisé dehors (même les touristes), l'aéroport de Denpasar est même fermé pour l'occasion. La police Pecalang patrouille les rues pour s'assurer que les gens respectent les restrictions.
Le 19 février est une autre fête importante, Hari Gulungan, et nous avons vu les familles préparer leurs maisons et temples en les décorant avec des ornements faits en palmes et papier coloré.
Nous avons rallongé de 2 nuits notre séjour dans la 1ère auberge pour se donner le temps de trouver une autre auberge mieux située pour une expérience plus authentique. À 5 minutes du centre, on a trouvé des rizières et nous sommes allés nous y promener un jour le midi, c’était très serein, calme et beau.
Rizières juste en dehors du centre
On s’est trouvé une autre auberge avec 2 chambres et tout le 1er étage pour nous 4. Pour la 1ère fois depuis le début du voyage, les filles dormaient seules dans une chambre et fermaient la porte à clé le soir. L’entrée de l’auberge était barrée la nuit donc on se sentait en confiance.
Et heureusement car c’est dans cet endroit bien confortable que nous avons été KO pendant 1 semaine à cause de la dengue.
Porte de chambre
La vue et le petit déj étaient super!
Les orages à Bali c'est pas des blagues
Le 6 février 2020, j’ai commencé à avoir des forts maux de tête, et prenais doliprane après doliprane pendant 24h. Le jour suivant à 4h, la douleur n’était plus tolérable et pourtant je peux en prendre. La veille, j’avais regardé les cliniques ouvertes 24h/24 avec déplacement compris donc je me suis levée et les ai appelés. Ils ont envoyé une voiture me chercher. Au départ, le médecin ne semblait pas pencher pour un diagnostic mais après la 1èreprise de sang à 13h, j’avais la dengue c’était confirmé. Il n’y a pas de médicaments pour la dengue, c’est juste de quoi soulager les douleurs et la fièvre. J’ai donc eu quelque chose de fort pour les maux de tête. J’avais aussi de la fièvre pendant 2 jours.
Les parents sont des loques donc dîner à emporter
Le lendemain, Salah se sentait bizarre avec des douleurs articulaires, un peu de fièvre mais pas de maux de tête. 2 jours plus tard, je l’ai forcé un peu à aller voir un médecin et on lui a aussi diagnostiqué la dengue. On a été infectés à 24h d’intervalle a priori.
Donc on était à terre, pouvant à peine se rendre pour le lunch et le souper au warung (restaurant) à côté, le même tous les jours. Et les filles jouaient (Lana a joué avec le petit-fils de la dame tenant l’auberge, il parlait un peu anglais), Naema a travaillé seule, elles regardaient un peu la TV mais pas tant que ça.
Pendant que les parents récupèrent, les filles gardent le sourire
Notre assurance (AVI Marco Polo) faisait le suivi sur notre évolution et nos analyses quotidiennes. Une de leur première question fut de savoir si on voulait se faire rapatrier mais cela aurait signifié la fin du voyage… oh que non, il y avait encore tellement qu’on voulait voir ! Mais nous avons été chanceux de recevoir un service de qualité chez Ubud Care Clinic.
Les jours critiques de la dengue sont J4 et 5 car les niveaux de plaquette descendent drastiquement et cela augmente les risques d’hémorragies internes. En-dessous de 100 000 unités/mL, c’est l’hospitalisation obligatoire nous a dit le médecin. On était un peu en panique si jamais on devait être hospitalisés tous les 2: que faire des filles ? J’ai appelé Amelle et Mehdi pour savoir s’ils pouvaient revenir de Nusa Penida et s’occuper des filles si jamais… et ils ont dit oui sans aucune hésitation. Je me suis sentie soulagée et remplie de gratitude. Ces 2 jeunes sont intelligents, empathiques, curieux et faciles à vivre. Je suis tellement contente qu'on se soit rencontrés ce soir-là à Pakbeng.
Niveau plaquettes, Salah est descendu à 104 000 mais je suis restée à 115 000 donc tout a bien été finalement, pas d’hosto. Les maux de tête et la fièvre sont tombés mais nos corps étaient épuisés. Chaque jour, on venait nous chercher pour faire les prises de sang. Le 7è jour pour moi, l’infirmière m’a planté l’aiguille dans la veine et bougeait l’aiguille. C’était horrible de douleur et d’inconfort. Je fermais mes yeux et quand elle a sorti l’aiguille, j’ai vu qu’il n’y avait rien dans la seringue donc… elle devait recommencer. Punaise de punaise que j’en avais marre ! Le lendemain je n’y suis pas retournée car de toute façon j’avais passé le 7è jour donc j’étais techniquement hors de danger. Salah y est retourné ce jour-là et le médecin a confirmé la fin du suivi pour lui aussi.
Bien que nous étions en bonne santé, cela nous a pris 7 jours à reconstruire nos niveaux d’énergie avec des vitamines, de la bonne nourriture et du repos.
Par contre, nous restions contagieux jusqu’à 12 jours après les 1ers symptômes et ne voulions certainement pas refiler ça aux filles car c’est beaucoup plus grave chez les enfants. Donc on se tartinait d’insecticide tous les 4 pour n’engendrer aucune transmission car elle se fait par piqûre de moustique contaminé. J’ai probablement été piquée par un moustique qui a ensuite piqué Salah. Mais bon l’essentiel c’est que ce soit derrière nous!
Pour nous aider à péter le feu, rien de tel que les plats indonésiens comme le satay (brochettes), le gado-gado, la soupe soto ayam, le capcay (légumes), ou un smoothie bowl
Les 2 derniers jours, on a pu aller acheter des souvenirs avant de partir, Salah est passé chez le coiffeur et même aller dans un café avec piscine. Les filles ont nagé pendant 2 heures. On leur devait bien ça parce-que ça n’a pas été super fun pendant 1 semaine pour elles non plus! On avait déjà été dans ce café 2 fois notamment lors de la dernière soirée avec Amelle et Mehdi qui partaient vers Nusa Penida et Martine et Alain (rencontrés à Malacca) qui partaient vers Sanur (on les recroisera cependant).
Souvenirs souvenirs et café de Bali (kopi) à mélanger à de l'eau chaude mais vachement meilleur que du Nescafé, pratique pour le voyage 😃
Bien qu’on n’ait pas vraiment eu le coup de coeur au départ pour Ubud, nous avons su l’apprécier en trouvant notre compte après quelques jours surtout dans les rizières (et Salah a même fait une séance de yoga !). Pendant 10 jours, on a vu les paysans travailler les champs boueux pieds nus, mettre les plants de riz à 20cm d’écart, inonder les champs à intervalles réguliers avec le système d'irrigation appelé subak développé au 9è siècle, et on a même pu voir le riz pousser… tout ça de notre auberge.
Évidemment, nous aurions voulu partir plus tôt mais la santé ne le permettant pas, nous avons subi de devoir rester, et ainsi étions encore plus contents de partir d’Ubud. Mais nous avons eu beaucoup de chance de tomber malades dans une auberge aussi confortable, aux hôtes bienveillants.
Nos hôtes
Finalement, nous sommes repartis en bonne santé, Salah avec une nouvelle coupe de cheveux, et Naema ayant appris sur les arts de Bali avec des professeurs locaux en peinture et en danse. Direction Sanur et les plages pour d’autre aventures balinaises.
Coralie
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