27 septembre au 2 octobre
Population: 8 millions d’habitants
La ville est à 1,100km au sud-ouest de Pékin dans la province du Shaanxi, à 3h30 en TGV de Pingyao.
Les filles semblent déjà habituées à voyager et le trajet se passe bien. On les garde occupées avec des devoirs, jeux de cartes, coloriage, lecture et siestes pour Lana (du coup nos petits sacs à dos sont bien remplis avec des activités et la bouffe).
Quand nous sommes arrivés à la gare de Xī’ān à 16h45, il nous a semblé être dans un aéroport tellement elle est grande. Puis nous avons immédiatement récupéré nos billets pour le prochain voyage, cela nous évitera d’arriver trop à l’avance le jour du départ ou stresser s’il y a du monde au guichet. On commence à être rôdés!
Gare de Xi'an, semblable à un terminal d'aéroport
Ensuite, nous avons rapidement trouvé le métro et nous sommes dirigés vers notre appartement. Le problème s’est vite révélé: l’adresse indiquée sur la carte de Booking.com, n’était pas du tout la bonne (on a compris plus tard que la traduction anglaise de l’adresse et les coordonnées GPS étaient fausses) Et pour ceux qui nous suivent sur Instagram, vous savez déjà qu’on a mis 3h pour arriver à bon port. On a dû demander à 3 personnes à 1h d’intervalle d’appeler le propriétaire (qui ne parle pas un mot d’anglais) pour se faire guider. Finalement, l’appart était à 10km de l’endroit indiqué sur Booking.com. Les premiers à nous avoir aidés étaient une Chinoise et un Russe qui parlaient anglais heureusement. Par la suite c’était soit par traducteur interposé, avec le vocabulaire chinois qu’on connaît ou les mains. Vers 18h45, nous avons été dans un hôtel pour qu’ils rappellent le propriétaire en demandant l’adresse exacte à donner à un taxi et qu’ils nous en appellent un. Ça faisait 30 minutes qu’on galérait sur le bord de la route car nous n’en trouvions pas de disponibles. Et puis les sacs à dos commençaient à devenir pesants et les filles avaient faim. Le point de rdv était l’entrée de l’hôpital provincial, autant dire une aiguille dans une botte de foin, ce qui nous a encore fait perdre 45 minutes. Une dame du quartier, qui parlait juste chinois, nous a aidés en appelant la propriétaire qu’elle semblait connaître et qui est arrivée en courant, de retour de l’hôpital où elle nous attendait. Après qu’elle nous ait montré un studio qui ne correspondait pas à notre location, on a pris notre appartement (salon et une chambre) mais on a fait l’erreur de payer la totalité de la location (en cash) mais on était tellement contents d’arriver ! Erreur ! L’endroit était dégueulasse : forte odeur de cigarette malgré les panneaux ‘’no smoking’’ collés partout (on a même trouvé un mégot dans la chambre), meubles cassés, sdb et cuisine carrément sales et travaux sur un immeuble voisin jusqu’à minuit. Le seul point positif pour les filles étaient les draps Hello Kitty dans leur lit ☺️. Le lendemain, nous voulions partir et avons contacté Booking.com pour les mettre au courant. Ils ont contacté la propriétaire qui leur a dit qu’elle n’autoriserait pas de remboursement si on quittait. Mais il fallait qu’on parte pour notre propre santé. On a trouvé une autre réservation pas très loin avec de bonnes revues (on avait fait l’erreur de prendre le 1er appartement qui n’avait pas assez de revues… leçon apprise). Pour rendre les clés, nous sommes allés voir la propriétaire et son acolyte qui nous ont dissuadés de récupérer notre argent pour non-respect de contrat. Mais nous l’avons joué fine et récupéré ce qu’on voulait : 4 nuits. Le gars suait et on voyait que si on maintenait la pression, on aurait gain de cause. On a bien fait ! C’est fou comment mon chinois s’est soudainement amélioré pour récupérer 1000 yuans.
Bref, après tout ça, nous sommes allés prendre notre nouvel appart qui était au top et beaucoup mieux situé. On avait même gagné 1 chambre, retrouver de l’espace était bien appréciable après un studio à Pékin et chambre + salon à Pingyao.
Notre voisinage (les Starbucks semblent nous poursuivre ou le contraire 😉)
On se doute que des voyages comme le nôtre comporte toujours de galères, on espère que ce sera la seule (mais oui bien sûr, et la marmotte…). Suite à cette aventure, on était prêts à profiter de Xī’ān et ses attraits...
Le centre-ville
Bulle d’Histoire : La ville était autrefois l’étape finale de la Route de la Soie et un mélange de cultures et religions, ainsi que la demeure des empereurs, courtisanes, poètes, moines, marchands et guerriers. À compter de la dynastie des Qin (le même Empereur qui commença la Grande Muraille) et jusqu’au début du 10è siècle, Xī’ān (西安; prononcez 'si-anne') était la capitale politique de Chine.
Le lendemain, nous sommes allés voir l’armée de terre cuite, à environ 1h au nord-est.
Armée de terre cuite
Le site est immense et il y avait beaucoup de touristes chinois (c’était un dimanche). On s’est rendus sur le site en bus, ce n’était pas trop compliqué. En arrivant, nous avons pu constater que c’est une machine à touristes à part que très peu de personnel parle anglais. Pourtant c’est le 2è site le plus visité en Chine par des étrangers. Par exemple, on a eu besoin de demander un plan en anglais car aucun n’était sur les présentoirs.
Des milliers de guerriers en terre cuite se trouvent enterrés, répartis en 3 fosses, qui furent découverts en 1974 par des fermiers creusant un puits.
Pourquoi des guerriers enterrés ? Cela fait partie du mausolée d’une superficie de 98 km2, de l’Empereur Qin qui a ordonné le site peu après son accession au trône. Il croyait que ceux-ci le protègeraient et démontreraient sa puissance dans l’au-delà. Sa construction a mobilisé une main d’œuvre de 700,000 travailleurs sur 38 ans (le chantier fut arrêté 1 an après la mort de Qin et n’a apparemment jamais été terminé selon les plans). Oh et j’oubliais… c’était il y a 2200 ans ! 😳
L'armée était enterrée à 5 mètres de profondeur
Pour la visite, nous avons suivi le conseil du Lonely Planet de débuter avec la plus petite fosse et d’aller croissant. Les 3 fosses sont en intérieur.
La fosse 3 contient 72 guerriers et chevaux. On pense que c’est le Quartier Général au vu du nombre d’officiers de haut rang contenus dans la fosse.
La fosse 2 contient environ 1300 guerriers pour la plupart encore enterrés. Lorsqu’on entre, le bâtiment ressemble à un grand hangar avec de la terre ondulée.
Zone encore enfouie de la fosse 2
Dans certains coins, on voit des têtes, corps, chevaux et roues de chariots – pour la plupart en morceaux.
Trouvailles endommagées dans la fosse 2, il va falloir plusieurs mois pour tenter de recoller les morceaux
Le gros avantage de la fosse 2 est de pouvoir observer 5 guerriers de très proche. Le niveau de détail est hallucinant, jusqu’à la semelle de chaussure de l’archer agenouillé. Cela nous a également permis de distinguer les différences entre un officier de premier rang, un officier de second rang et un simple soldat.
Archer agenouillé, officier de 1er rang (recto-verso), officier de 2nd rang, cheval
Avec ce niveau de détail, pas de doute que cette entreprise ait pris 38 ans à être réalisée!
La fosse 1, la plus grande, nous a impressionnés. Aussi grande qu'un hangar d’avion, les experts pensent qu’elle contient environ 6000 soldats et chevaux. 2000 sont visibles et les archéologues travaillent à mettre à jour le reste ainsi qu’à reconstituer les statues cassées. C’était fantastique, quelle chance de pouvoir apprécier une merveille pareille!
Fosse 1: phénoménale!
Zone de travail des archéologues
Site du puits qui a permis la découverte du site en 1974
Naema avait étudié la Chine en CP et quand elle a vu les guerriers, elle était impressionnée par l’unicité de chaque statue (que l’on pouvait très bien voir même dans la fosse 1). Sa préférée (la mienne aussi) était celle d’un archer agenouillé et, depuis, elle s’essaye au tir à l’arc avec un élastique et un stylo 🏹.
Après tout ça, nous avions bien mérité une glace et nous sommes dirigés vers la sortie qui ressemblait beaucoup à Disneyland : c’était d’ailleurs très drôle de croiser un Starbucks et un Mc Do dans un site touristique chinois pure laine.
Nous voulions ensuite vite rentrer sur Xī’ān pour éviter le trafic. La mauvaise nouvelle c’est qu’on en a eu, la bonne nouvelle c’était qu’on était assis sur le retour plus long de 45 min, dans un bus bondé.
Sur le chemin, nous avons croisé 2 centrales nucléaires juste à la sortie de Xī’ān (on en a vu un paquet d’autres pendant nos traversées en train en Chine). La ville est extrêmement dense (5 fois plus que Beijing) et il y a de nombreuses zones à tours résidentielles étendues vers le ciel.
Immenses barres résidentielles à Xi'an
Quartier musulman
Comme on l’a déjà mentionné, Xī’ān marque la fin de la Route de la Soie et tous les mélanges que ça a comporté : épices, tissus, nourriture et religion.
Nous avons visité la Grande Mosquée dont le minaret est en forme de pagode et, dans tous les bâtiments, on retrouve une forte influence d’architecture chinoise. Bien que nous n’ayons pas été en mesure de rentrer dans la salle de prière, nous pouvions apprécier, de l’extérieur, les magnifiques tapis disposés au sol.
Minaret en forme de pagode
Intérieur de la Grande Mosquée
Nous étions déjà passés par ce quartier 2 jours plus tôt et avions fait du repérage de cuisine de rue. Nous y sommes retournés pour le souper. Le coin était très vivant, des cris de vendeurs récitant leur menu à ceux qui étalent une pâte similaire à du nougat à coups de massues en bois.
Rue principale du quartier musulman
Les rues étaient remplies d’odeurs alléchantes, de couleurs, et bondées.
Après s’être assurés que tout ce qu’on avait commandé était « bù là » (pas épicé), nous avons goûté le gâteau de riz, raviolis, patates, brochettes d’agneau et poulpe, nouilles fraîches, pain, petites boules de glace fancy, banane frite. On s’est régalés. Cela nous a beaucoup fait penser à un souk au Liban !
On est surpris de voir à quel point les Chinois utilisent encore des méthodes traditionnelles/manuelles. Par exemple, dans le fond d’un magasin d’épices, une meule en granite est utilisée pour moudre des piments séchés; la fabrication de nouilles ressemblant fortement à des spaghettis (et délicieuses), à partir d’un pâton en 2 minutes chrono; ou encore des policiers dirigeant le trafic aux intersections au lieu d’avoir des feux de circulation. Et la liste est longue.
Fabrication minute de nouilles
La ville fortifiée
La ville entière est entourée de fortifications. On peut faire le tour de ses 14 km à vélo, c’est dire si c’est large là-haut ! Comme à Pékin, on retrouve la Tour de la Cloche et la Tour du Tambour (qui, autrefois, sonnaient pour indiquer l’heure un peu comme nos églises en France). Tous ces lieux sont illuminés à la nuit tombée, ce qui rend le paysage féérique.
Tour de la cloche en plein centre de Xi'an
Fête Nationale (1er Octobre, 70è anniversaire de la RPC)
Depuis que nous sommes arrivés à Pékin, nous avons assisté aux préparatifs : tout d’abord la place Tiananmen, et puis les drapeaux, posters géants, panneaux sur les maisons et bâtiments ont fleuri à travers les villes visitées…
Nous savions que la semaine du 1er au 8 octobre est fériée et que les administrations publiques sont fermées. Nous avions réservé des trains en fonction.
Le 30 septembre au soir, nous avons remarqué beaucoup plus de monde dans les rues et, proche de chez nous, les festivités avaient commencé. Il y avait des parades, danses en extérieur et même un spectacle de lumière devant la porte sud de la muraille. C’était très beau. Les gens semblaient extrêmement contents (effet vacances ou patriotisme ?) et rassemblés avec famille et amis. Comme toujours, nous ne passons pas inaperçus dans la foule et avons croisé peu d’Européens ce soir-là encore.
Le 1er Octobre, il pleuvait et n’avons pas assisté aux célébrations ni aux feux d’artifice. Par contre, nous avons regardé le défilé militaire à Tiananmen sur CCTV, c’était impressionnant. L’étendue du défilé d’abord, mais aussi le pas cadencé militaire impeccable. Pendant les 8 jours qui ont suivi (au moins), on a vu des rediffusions du programme passer dans le métro pour bien marquer les esprits.
Mis à part des visites bien appréciées, le séjour à Xī’ān restera aigre-doux dans nos mémoires.
Notre appart et la météo étaient propices à prendre le temps: lire, travailler sur le blog, préparer la suite du voyage (notamment le Vietnam où nous passons 2 semaines avec un ami). C’était bienvenu !
Nous avons un trouvé un bon rythme: école le matin, visites l'après-midi. Et avoir un espace de vie à Pingyao et Xi'an permet aux parents d'avoir du temps entre adultes et aux enfants d'être au lit plus tôt. Tout le monde est moins ronchon. 😉
Par contre, on a trouvé les gens moins accueillants que dans les autres villes qu’on a visitées.
On a un peu plus galéré car peu de gens parlaient anglais et les menus n’avaient pas forcément de photos (sinequanone pour nous).
La ville nous a semblé suffocante : moins de verdure, beaucoup de monde, la frustration des filles qui se font sans cesse photographier et toucher par des inconnus (ils adorent les cheveux de Lana).
Notre VPN ne fonctionnait pas de tout le séjour. C’est sans aucun doute dû au niveau de cybersécurité qui augmente dans le pays au moment des fêtes nationales. À la maison, même branchés sur le wifi, nous n’avons aucun accès à gmail, notre blog et pléthore de sites internet, google, whatsapp, facebook, instagram à moins de se connecter avec le hostpot au téléphone de Salah équipé de la carte 3G débloquée (achetée exprès avant le séjour). Du coup, on vide la carte et au moment de la recharger, impossible : il faut attendre le 17 octobre (ou la fin de notre séjour en Chine). C’est la déprime totale. 😩
Finalement, la carte marche encore sauf le hotspot donc on peut survivre même en dehors de l’appart ! Et notre VPN donne des premiers signes de connexion le 1er octobre en fin de journée, après 6 jours de rien. La connexion redeviendra plus automatique à partir du 4 octobre.
Coralie
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